Penser le numérique pour le handicap : les bonnes pratiques

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La question de l’accessibilité pour les personnes handicapées concerne une portion non négligeable des internautes. Des conseils existent sur les bonnes pratiques à suivre selon les cas de figure qui peuvent survenir.

http://www.numerama.com/politique/204559-rendre-le-web-plus-accessible-aux-handicapes-une-etape-franchie-en-europe.html

Google Browser Size : Comment les visiteurs voient votre site ?

Google Browser Size est un nouvel outil disponible dans les Google Labs (projets personnels pour lesquels les ingénieurs de la firme de Mountain View peuvent consacrer 20% de leur temps). Simple à utiliser, il découpe une page web en zones dans lesquelles est affiché le pourcentage d’internautes qui pourront les voir sans « scroller ». Cet outil en ligne permet de se rendre compte des zones d’un site vues par les internautes en fonction de la taille de leur écran (résolution).

Browser Size se base sur un échantillon de données issues de visiteurs de google.com avec la collecte des données sur la hauteur et la largeur de la fenêtre de navigation pour un panel d’utilisateurs.

Voici la page d’accueil du site nticonseil.com vu par Google Browser Size qui est censé représenter la vision des visiteurs en arrivant sur le site.

Google Browser Size

Même si les résultats paraissent évidents, ce peut être utile pour par exemple positionner un bouton de téléchargement ou autre dans une zone où l’on sait que les internautes n’auront pas à faire défiler horizontalement ou verticalement la fenêtre de navigation pour cliquer dessus. Par exemple sur un site de vente en ligne, il vaut mieux que le bouton « Ajouter au panier » soit visible par la plupart des internautes sans qu’ils aient besoin de scroller la page. Idem pour l’emplacement des publicités…

Cependant, pour vraiment se fixer les idées, il vaut mieux utiliser l’outil avec plusieurs tailles de votre navigateur. De plus, la version actuelle de l’outil ne fonctionne pas avec les sites non alignés à gauche, ce qui concerne donc un grand nombre de sites notamment tous ceux qui sont centrés par exemple…

Néanmoins, pensez à l’utiliser, pour l’optimisation de l’usabilité ergonomique et l’accessibilité de votre site.

Une loupe pour les malvoyants

Les dernières versions de Windows possèdent une option très utile et peu connue permettant d’afficher une loupe. Cette fonctionnalité peut notamment être très pratique si vous n’avez pas une vision parfaite mais également lors de présentations. Pour activer simplement la loupe, il suffit de cliquer sur le menu Démarrer, puis Exécuter et saisir la commande suivante : magnify.

La loupe de Windows est efficace mais peut sembler peu paramétrable et d’utilisation pas toujours souple. Il existe une alternative gratuite, tout aussi efficace et en français : Virtual Magnifying Glass.

Sa réalisation soignée et ses différentes options, peuvent en faire un programme de choix pour les personnes dont la vue est défaillante. Une fois activé, Virtual Magnifying Glass prend place dans la barre des tâches. Un simple clic sur l’icône suffit pour passer en mode loupe.

Le zoom, en avant ou en arrière, se faisant la plus naturellement du monde, grâce à la molette de la souris. La taille de la loupe est réglable selon votre usage, par exemple en largeur pour zoomer toute une ligne de texte. Un mode négatif peut également améliorer la lisibilité de certains textes pour les déficients visuels ou les personnes agées.

Les graphistes apprécieront quant à eux le viseur qui permet d’obtenir facilement la couleur du pixel au centre de la loupe en valeur RVB et hexadécimale…

Site officiel : http://magnifier.sourceforge.net/

Le décret sur l’accessibilité numérique est sorti mais…

Au début de l’année 2005, le parlement adoptait définitivement la loi sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Mais cette loi n’avait produit que peu de résultats faute de décret d’application.

Plus de 4 ans après, ce dernier a enfin été publié, le 16 mai 2009 ! C’est donc officiel, les sites de « l’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics qui en dépendent » auront 3 ans pour se mettre en conformité avec le référentiel mentionné par le décret.

Malheureusement, après une longue attente de 4 ans, les associations du monde du handicap ont le sentiment d’être revenues à la case départ et dénoncent en chœur les manques criants du décret.

En effet, d’une part le référentiel mentionné n’existe pas encore ! et d’autre part, ni les modalités de mise en oeuvre, ni les procédures de contrôles de la conformité ne sont précisées. De plus, ce décret ne prévoit au final aucune forme de sanction financière pour les collectivités, les institutions ou les administrations publiques qui ne joueront pas le jeu !

Autant dire qu’il ne se passera pas grand chose ! et que la France n’est pas prête de rattraper son retard sur des pays comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou la Scandinavie,  où les règles d’accessibilité définies pour les sites Internet publics s’imposent également au secteur privé.

L’exclusion numérique

Au fur et à mesure du développement des usages de l’Internet, le fossé s’est creusé entre ceux ayant accès aux services et une partie de la population « déconnectés » et de fait, sans accés aux savoirs associés à la Toile.

Qu’on la nomme fracture ou fossé numérique, une réelle nouvelle forme d’exclusion sociale et professionnelle est née. Elle touche particulièrement les non diplômés (27%), les séniors (26%), les personnes en situation de précarité (34%)… Cette « forte minorité » est de fait privée de nombreux services qui pourrait améliorer sa situation : tarifs préférentiels pratiques sur les sites, obtention de renseignements ou de documents administratifs…

De plus, sur un écran, hormis quelques images et icônes, l’usager tombe rapidement sur du texte et de la lecture. Or, d’après l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (anlci.fr) plus de la moitié  des personnes en situation d’illettrisme travaillent. Avec Internet et l’accès au Web, une nouvelle forme de lecture s’est développée. Lecture de scrutation, d’information plus qu’une lecture d’étude, soutenue et approfondie, cette lecture « numérique » nécessite néanmoins la maîtrise de la lecture « classique ». Dans les années 1990 est apparu le terme d’illectronisme, terme qui transpose la notion d’illettrisme au domaine des TIC.

Afin de lutter contre « l’isolement numérique », les principales initiatives se sont portées sur l’apprentissage de l’informatique (notamment à travers les clubs ou les points d’accès publics à internet) ainsi que la diffusion des ordinateurs (avec l’accès au réseau). Mais ces initiatives ne prennent en compte qu’un aspect partiel du problème.

En effet, si on regarde du côté de l’initiation à l’informatique, on doit se poser la question beaucoup plus large de la culture numérique, qui, si elle reste coupée de la culture générale, risque de n’être qu’un leurre. De même, prendre comme seul indicateur le taux d’équipement des ménages, revient à ne considérer qu’une dimension de l’internet, sa dimension technologique. Or, Internet n’est pas seulement un réseau, c’est aussi un média, regroupant un bouquet de services et sans doute d’autres usages encore à découvrir.

Quelles sont alors les bonnes pratiques de « l’e-inclusion » ? Partir du besoin initial de la personne, chercher quelles sont ses représentations, ses craintes, ses réticences vis à vis de l’outil numérique puis passer ensuite à la formation puis l’utilisation  concrète pour la personne permettra, à mon sens, de « combler le fossé numérique » à l’abri duquel les réfractaires aux nouveautés technologiques se retranchent !

Comment vérifier l’accessibilité d’un site avec son navigateur ?

Il existe plusieurs façons de vérifier l’accessibilité de son site Internet. Voici quelques astuces pour vérifier quelques unes des directives du WCAG (Web Content Accessibility Guideline) directement en utilisant un simple navigateur.

Fournir des solutions de rechange équivalentes au contenu auditif et visuel
Pour les images, vous pouvez vérifier les attributs alt, qui permettent de fournir un équivalent texte à un objet, tout simplement en désactivement leur chargement automatique dans votre navigateur.

Utilisation des scripts
En désactivant les scripts dans votre navigateur, vous vérifierez que, même sans les scripts, l’information est toujours présente sur la page. Beaucoup de sites utilisent la technologie javascript afin, par exemple, d’afficher les menus déroulant de la page Web. Si javascript est désactivé, les visiteurs ne peuvent plus accéder aux menus.

Modification des contrastes
De nombreuses personnes ont des difficultés à lire les textes dont les contrastes sont insuffisants. Certaines options de votre navigateur permettent de modifier les contrastes entre le texte et le fond de votre page. De même, désactivez les styles sur les textes. Vous vérifiez ainsi que, sans la feuille de style, le site s’affiche correctement.

De plus, il existe de nombreuses extensions pour navigateurs (Firefox et Internet Explorer) qui proposent différentes fonctionnalités pour assister les développeurs dans la création de sites Web et dans la vérification de leur accessibilité.
Par exemple :
* Web Developer toolbar, pour Firefox;
* Extension Firefox du validateur Taw3 (en anglais);
* Firefox Accessibility Extension, pour Firefox (en anglais);
* Fangs, émulateur de lecteur d’écran, pour Firefox (en anglais);
* Web Accessibility Toolbar pour Internet Explorer et Opera (disponible en plusieurs langues dont le français);

Vous disposez ainsi de premiers outils pour vérifier l’accessibilité des sites Internet grâce à votre navigateur habituel.

Que devient le RGAA ?

Pour rappel, le Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations est un outil opérationnel d’amélioration des sites, destiné à offrir l’accessibilité numérique aux personnes handicapées et plus largement à toutes personnes utilisatrices des services publics en ligne.

Le document technique RGAA qui contient notamment les tests unitaires pour chacun des points de contrôle est stabilisé depuis octobre 2007 mais n’est pas toujours officialisé par une publication au Journal Officiel.

On peut noter que dans le plan France numérique 2012 du Secrétaire d’Etat à l’économie numérique propose dans son Action n°28 de « développer l’usage du numérique par les personnes handicapées » notamment en « assurant la publication du décret sur l’accessibilité des sites Internet des services publics pris en application de la loi du 11 février 2005 ainsi que son référentiel technique » (ie le RGAA).

A suivre donc…

La Commission Européenne souhaite un Web plus accessible

Un quart de la population totale européenne devrait dépasser les 65 ans d’ici à 2020.
Or, très souvent, les personnes âgées éprouvent des difficultés pour consulter les sites Internet (lecture sur écran quand leur vue se dégrade ou l’utilisation d’une souris quand leur dextérité diminue).

La mise en place de solutions simples d’accessibilité du Web permet l’ouverture de sites autrement inaccessibles :
– agrandissement de la taille du texte utilisé par les navigateurs,
– synthèse vocale du texte apparaissant sur l’écran, au moyen d’un logiciel d’assistance,
– exploration de sites Web à l’aide du clavier, et non de la souris.

En dépit d’appels répétés des dirigeants de l’Union européenne, et des États membres, à une amélioration de la situation, peu de progrès ont été accomplis: en 2007, seulement 5 % des sites publics et moins de 3 % des sites privés de l’UE étaient «pleinement accessibles» au regard des directives pour l’accessibilité aux contenus Web du consortium du World Wide Web (W3C).

Du 2 juillet au 7 septembre dernier, la Commission européenne a réalisé une consultation publique portant sur les éventuelles mesures qui permettraient d’améliorer l’accès aux sites Web en Europe, à commencer par ceux des administrations publiques. Cette consultation publique a porté sur les actions que les États membres pourraient envisager pour améliorer l’accessibilité de la Toile et a également permis de recueillir des réactions à propos de questions plus générales d’accessibilité des personnes handicapées aux technologies de l’information et de la communication (TIC).

Cette consultation publique s’inscrit dans le contexte plus large de l’initiative de la Commission européenne en faveur de la croissance et de l’emploi dans la société de l’information. En 2006, les États membres se sont engagés à réduire de moitié, d’ici à l’an 2010, le retard en matière d’utilisation de l’Internet constaté pour certains groupes menacés par l’exclusion, dont les personnes âgées, handicapées et sans emploi.

Les résultats de cette enquêtes seront connus d’ici la fin de l’année et j’aurai sûrement l’occasion d’y revenir dans un prochain bulletin.

Mais une conclusion est déjà connue : les sites Web accessibles sont plébiscités par tous les usagers, handicapés ou non !

L’accessibilité de Vista

Le dernier système d’exploitation de Microsoft n’a pas vraiment les faveurs des aveugles. Vista repose en effet sur une interface entièrement graphique en 3D, sans barre de menu.

Or, il faut savoir que les non-voyants utilisent des logiciels appelés « lecteurs d’écran« . Jaws de l’éditeur Freedom Scientific a aujourd’hui un quasi monopole sur ce marché où l’on trouve également le logiciel Window Eyes de Humanware. Dès le lancement de l’ordinateur, ce type de logiciel lit tout ce qu’il se passe à l’écran : intitulé des fenêtres, menu déroulant, apparition de pop-up, boutons et options disponibles… De plus, le logiciel indique chaque fois les touches et raccourcis clavier qui permettront d’avancer.

Sur Vista, l’utilisation de ce type de logiciel vocal se révèle difficile voire impossible. Certains lecteurs d’écran ne lisaient même pas l’écran UAC (User Access Account) de Vista .

Les éditeurs mettent bien évidemment leurs logiciels progressivement à jour (décembre 2007 pour Jaws) mais dans un premier temps dans leur langage d’origine, souvent l’anglais et à des prix relativement élevés. Une somme moyenne de 15000 euros s’avère nécessaire pour un équipement complet ! De plus, une nouvelle version peut prendre en charge la dernière version de l’OS mais pas forcément celle des logiciels installés, sans parler des packs. Par exemple, la nouvelle version 8.0.3072 de JAWS est compatible avec le Service Pack 1 de Windows Vista mais n’est pas compatible avec la version 8.5 de Windows Live Messenger. D’où un vrai casse-tête pour les utilisateurs.

La question de l’accessibilité aux systèmes d’exploitation reste primordiale pour les aveugles et malvoyants. Pour ces personnes, l’informatique a changé leur vie en leur offrant la possibilité d’écrire leur courrier, de correspondre par emails… bref en leur redonnant une part de leur autonomie. Mais force est de constater que la bataille pour l’accessibilité au numérique est loin d’être gagnée.

Accessibilité : le raccourci clavier

Le principe du raccourci clavier est aussi vieux que l’informatique. L’idée de l’appliquer au Web semblait donc évident. L’attribut HTML “accesskey” permet d’implémenter des raccourcis claviers sur les liens d’une page web. Il s’utilise comme un attribut du lien sur le modèle :
<a href=”…” accesskey=”1”>mapage.htm</a>. Le raccourci ainsi défini est accessible par une combinaison de 3 touches : ALT+MAJ+Chiffre (sous Windows).

Malheureusement, conséquence directe du choix fait de s’appuyer sur la même combinaison de touche que les raccourcis logiciels, utiliser une lettre comme valeur de raccourci clavier désactivera le menu équivalent du navigateur ou du lecteur d’écran, ou l’inverse selon les choix du fabricant. Donc, il vaut mieux ne pas utiliser de lettres comme valeur d’accesskey. Il ne reste alors de disponible que les 9 chiffres, même si certains d’entres eux sont également utilisés par des logiciels à destination des utilisateurs handicapés. Pour un système censé prendre en charge la navigation au clavier, on peut considérer que c’est très peu.

Reste alors à déterminer l’usage que l’on peut faire de ces 9 chiffres. La liste qui fait consensus, établie par le gouvernement anglais et reprise par l’ADAE est la suivante :
– Touche 0 : Liste des touches clavier utilisées
– Touche 1 : Page d’accueil
– Touche 2 : Page d’actualité du site
– Touche 3 : Carte du site
– Touche 4 : Champ de saisie d’un formulaire de recherche.
– Touche 5 : FAQ, Glossaire, index thématique…
– Touche 6 : Page d’aide à la navigation dans le site
– Touche 7 : Contact par e-mail
– Touche 8 : Copyright, Conditions d’utilisation, licence…
– Touche 9 : Livre d’or, feedback.

Les touches 0, 3 et 6 regroupent les aides à la navigation.

Quant aux touches 2, 5, 8 (Actualités, FAQ,…), elles deviennent inutiles si le site ne possède pas de pages d’actualités, pas de FAQ et si, comme souvent, les indications de copyright, de conditions d’utilisation et de licence sont concentrées en bas de page.

Quant à la touche 9, outre le « livre d’or » dont l’usage est aujourd’hui totalement délaissé, elle risque de faire doublon avec la touche 7. En effet, le principe du « feedback » est de disposer sur toutes les pages d’un lien direct vers un « contact technique » (ie webmaster) pour signaler les problèmes d’utilisation. Ce lien direct doit utiliser un mailto afin de subvenir à une éventuelle défaillance d’un formulaire de contact ou la complexité d’une page de liste de contact. Or, telle que présentée sur la liste de l’ADAE, il existe une très forte probabilité qu’elle soit de fait abandonnée au profit de la touche 7, dont l’efficacité sera amoindrie par tous ceux pour qui « contact email » est un « formulaire de contact », comme il est très commun de le voir, et non un lien direct vers la messagerie de l’utilisateur.

Au final, le consensus, consacré en partie par l’usage, se résume donc à 5 ou 6 touches.

En revanche, si l’on raisonne en terme de fonctionnalités, on peut diviser l’usage des raccourcis clavier en deux catégories :
– D’une part, ceux donnant accès aux éléments qui, si ils existent, seront toujours présentés de la même manière et indépendants du contexte de la page.
– D’autre part, ceux propres à chaque site.

On obtient alors la liste suivante :
– Touche 0 : Page d’aide (raccourcis et carte du site)
– Touche 1 : Page d’accueil
– Touche 4 : Formulaire de recherche
– Touche 9 : Contact technique par lien direct (mailto)
Libre ensuite aux créateurs de site d’adapter les touches ainsi libérées ( 2, 3, 5, 6, 7, 8 ) à des fonctionnalités contextuelles, comme les liens d’évitements ou tout autre usage pertinent et utile, en tout cas bien plus profitables pour les utilisateurs handicapés.

Au delà de ces limitations, les raccourcis clavier peuvent servir et il faut les utiliser chaque fois que possible. Toute technique facilitant l’accessibilité, même imparfaite, doit être mise en avant.